Découvrez un peu avant le colloque qui sont ces enseignants qui vous ouvrent la porte de leur classe, ainsi que le parcours de notre conférencier.
Conférence de Bruno Robbes:
«Relation d’autorité éducative et pratiques coopératives»
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Je commencerai par deux récits de situations, où des enseignants s’efforcent d’exercer leur autorité dans une perspective éducative grâce à des pédagogies coopératives. Puis, j’indiquerai quelques repères à propos de la relation d’autorité éducative : l’enjeu de son exercice, ses fondements, ses significations. Je terminerai par une brève présentation des pratiques coopératives, en me demandant ce qui fait autorité à travers elles, à partir du moment où l’enseignant accepte de ne plus être l’unique référence.
Bruno Robbes est professeur des universités en Sciences de l’éducation à l’université de Cergy-Pontoise et membre du laboratoire EMA (École, Mutations, Apprentissages). D’abord instituteur, maître-formateur, puis directeur d’école dans une banlieue populaire de la région parisienne, il a pratiqué la pédagogie institutionnelle. Il accompagne des équipes d’enseignants pratiquant des pédagogies « différentes », coopérative et institutionnelle notamment, dans une perspective de réflexivité sur les pratiques et de production de connaissances scientifiques. Il est à l’origine de la création du Réseau Pédagogie Institutionnelle International : http://reseau-pi-international.org/
Il a publié L’autorité éducative dans la classe (2010, ESF Éditeur) et L’autorité enseignante. Approche clinique (2016, Champ Social Éditions). Il a dirigé le collectif L’autorité éducative. La construire et l’exercer (2013, SCÉREN-CRDP d’Amiens et CRAP-Cahiers pédagogiques) et a coordonné le numéro 557 des Cahiers Pédagogiques (décembre 2019), « L’autorité éducative ».
Présentations de classe
Présenter sa classe permet d’adopter une attitude réflexive sur son travail, d’entrer dans une véritable posture professionnelle. Tous ceux que nous avons entendu en témoignent et vantent les bienfaits de ce travail d’analyse et de construction. Il n'est pas question de présenter une classe idéale, mais d'ouvrir des possibles et présenter des pratiques.
Classes de collège : Corinne Tressières et Rémi Angot
Nous enseignons l’anglais et les mathématiques au collège de Clarensac depuis 15 ans.
Nous avons participé conjointement à un projet expérimental s’adressant à des élèves en grande difficultés scolaires. Projet fondateur qui nous a bousculé et a interrogé notre posture d’enseignant.e. Depuis lors, nous n’avons cesser de nous questionner et d’échanger sur nos pratiques de classe.
Pour permettre à tous nos élèves de progresser à leur rythme et pour entretenir un climat scolaire propice aux apprentissages, nous avons progressivement mis en place plusieurs outils de la coopération (conseil coopératif des élèves, conseil des parents, entraide, boucle évaluative, feuille de route...). Nous avons libéré la parole des élèves et accepté un certain lâcher-prise. De par ces dispositifs, nous prenons beaucoup de plaisir à exercer notre métier avec des élèves à qui nous explicitons notre démarche et qui nous aident à réfléchir et à progresser dans une pratique en constante évolution.
Classe de CM1/CM2 : Christelle Renoux
En sortant de l’IUFM en 1999, ma 1ère affectation était dans une école de ZEP, à Terrasson-Lavilledieu, petite ville rurale à l’est de la Dordogne. 22 ans après, je suis toujours dans cette école ! On y trouve toutes les catégories d’élèves : des très bons, des bons, des moyens, des faibles, des très faibles … Parmi eux, des élèves tristes, là par obligation, totalement perdus dans leurs apprentissages, ne cherchant plus à faire quoi que ce soit.
Ce sont ces élèves qui m’ont amené à chercher comment faire classe autrement. J’ai alors découvert les pédagogies coopératives, Sylvain Connac, l’ICEM 34 et PIDAPI. La mise en place dans la classe a été longue et difficile et ça l’est encore parfois. Mais quelle richesse ! Quel plaisir de voir le sourire des élèves et l’envie d’apprendre qui revient !
Classe de Cycle 1 : Aude Nyiri
Depuis 15 ans, j’enseigne dans une école maternelle du centre ville de Montpellier, qui accueille un public hétérogène.
Cette année, j’ai une classe multi âge de 27 enfants de 3 à 6 ans.
Ma pratique pédagogique s’appuie sur des institutions coopératives (quoi de neuf, conseil, métiers, travail individualisé…) et des apports d’autres pédagogues comme Maria Montessori.
C’est dans ce cadre que je vous présenterai des pratiques de classe, qui participent au déploiement d’une autorité éducative que j’essaie de rendre constructive.