Le tutorat en classe : mise en place
Présents : Cédric – Olivia – Sylvain – Pierre – Cédric – Cécile – Virginie – Conception
Dans certaines classes, à partir des degrés de ceintures de compétences, les enfants s’aident comme ils le peuvent. Mais il n’y a pas de véritable cadre. Plusieurs enfants, souvent les mêmes, sont trop sollicités, ce qui perturbe leur travail. De plus, des élèves donnent l’impression de se faire mal aider en n’accédant pas à la compréhension du travail en cours. L’idée est de sensibiliser les enfants au fait qu’aider passe par ne pas donner la réponse, mais user de toutes les autres stratégies.
Aide, entraide et tutorat semblent être trois concepts qui cohabitent avec la notion de coopération. L’aide correspond aux situations où des enfants se rendent service, sans cadre ni autorisation, pour résoudre un problème. L’entraide correspond à des situations où plusieurs enfants coopèrent pour résoudre un problème. A plusieurs on est plus fort qu’individuellement. Le tutorat se veut un dispositif plus formel, sur la base d’une reconnaissance des compétences et d’un objectif précis. Ainsi, n’importe qui n’est pas tuteur. Pour le devenir, on peut proposer aux enfants d’obtenir le brevet qui lui correspond :
Pour qu’un tutorat fonctionne, on a tout intérêt à ce qu’il résulte d’une triple combinaison :
1 – l’enfant cible du tutorat demande à être aidé
2 – plusieurs tuteurs se proposent pour aider cet enfant
3 – l’enfant à aider choisit son tuteur
Les deux enfants de ce tutorat peuvent à tout moment rompre leur partenariat, il n’y a aucun intérêt de les forcer à continuer à coopérer. Le tutorat se termine soit lorsque l’enfant aidé ne souhaite plus l’être, soit parce que l’objectif a été atteint, soit parce qu’il y a incompatibilité dans le travail.
Un brevet de tuteur après une phase de discussion autour des problématiques de l’aide permet d’institutionnaliser cette fonction. Mais cela n’empêche pas de rencontrer des enfants qui ne veulent pas être aidés, qui recherchent uniquement la solution.
Un tuteur est un enfant identifié pour aider un autre à grandir. Il se trouve près de lui et propose un accompagnement. C’est pour cela que tuteur et enfant accompagné gagnent à être à côté dans la classe.
Le tutorat fonctionne réellement à condition qu’il se réalise dans un contexte où les enfants en éprouvent le besoin. « La pulsion de savoir tue le désir d’apprendre. » (Ph. Meirieu – Lettre aux grandes personnes sur les enfants d’aujourd’hui, p 122). Tant qu’il n’y a pas eu chez l’enfant cette volonté de faire, cette aspiration vers l’acte apprendre, ce que l’on met en place risque de tomber à l’eau.
Pour favoriser les situations de coopération au sein de la classe, le passeport permet aux enfants de demander de l’aide sans trop déranger et sans perdre de temps. Un autre outil est le « tétra-aide » qui signale à tous les enfants de la classe quel est leur niveau de disponibilité :
On observe que les fonctionnements en équipe nécessitent moins les tuteurs que les classes sans équipe. En effet, au sein de la cellule équipe, les enfants trouvent souvent les aides qu’ils cherchent.
Les tuteurs gagnent à être formés à l’acte d’enseigner dans la mesure où leur action se situe à la frontière entre le travail individuel des élèves et l’intervention didactique du maître.
Mais au final, celui qui profite le plus de la relation tutorielle est le tuteur qui est amené à remobiliser ses connaissances puis à les adapter en fonction des nouvelles données fournies par la nature des situations de coopération qui se présentent. Le tuteur est souvent celui qui bénéficie d’une information lui permettant de poursuivre un travail. Toutefois, l’activité intellectuelle de cette aide reçue n’égale pas celle qui consiste à la fournir.