Réunions coopératives et gestion du temps
Réfléchir en classe entière prend souvent beaucoup de temps, ce qui peut donner la mauvaise sensation de faire de la réunionnite aiguë. Comment perdre moins de temps ? Comment faire moins de réunions : conseil, ceintures, métiers, quoi de neuf ?, … ? La pédagogie coopérative ne peut-elle être que chronophage ?
Moins de réunions peut entraîner une augmentation du temps passé au travail. En même temps, ces réunions coopératives sont l’occasion de construire la vie de la classe et la culture du groupe.
Pour réduire le temps passé en réunions, on peut envisager :
- de préparer les réunions en s’intéressant à ce qui a été déposé dans les boîtes
- de confier au président de séance une fiche de maîtres-mots, qui guide de manière ritualisée le déroulement des réunions
- d’introduire les messages clairsen début de réunion, de permettre à chaque enfant, sous forme d’un tour de météo, de s’exprimer sur ce qu’il a vécu
- d’orienter un certain nombre de demandes de parole vers le « Quoi de neuf ? »
- d’utiliser un minuteur pour la gestion du temps
- de tenir la réunion avant la récréation
- de placer ce qui motive le plus après ce qui a tendance à prendre le plus de temps, ce qui invite à accélérer les échanges et faire réfléchir sur l’importance des demandes au groupe.
- de susciter un rituel par le président qui demande si les critiques sont maintenues et qui interrompt le conseil cinq minutes pour laisser aux problèmes un dernier temps pour se régler sans le collectif.
- de placer en début de réunion ce qui concerne le groupe dans son entier et de laisser du temps en fin pour ce qui est du domaine du particulier.
- une fois la situation présentée, de s’intéresser aux solutions plutôt qu’aux raisons des éventuels problèmes à aborder.
- plutôt que de parler en priorité de ce qui tourne mal dans le groupe, de favoriser les interventions qui médiatisent ce qui fonctionne dans le groupe, notamment par l’intermédiaire de félicitations, remerciements ou distribution de remarques positives
- de réfléchir à la place d’enseignant que l’on occupe dans le groupe, à sa prépondérance dans les prises de décisions, sur l’impact de ses interventions. Souvent, les enfants modifient leurs attitudes s’ils sentent qu’ils sont sous le contrôle de l’adulte, ce qui peut les inciter à se manifester autrement qu’en situation d’autonomie.
- à l’instar de ce que proposent notamment B. Collot ou P. Le Bohec, avoir comme stratégie le règlement des problèmes entre enfants par l’enseignant, plutôt que par le conseil d’enfants qui a d’autres choses à travailler : encourager les projets, soutenir, encourager, donner de l’élan, …
[1] Technique verbale de résolution autonome des conflits : 1 – description de la situation 2 – expression des ressentis, des émotions, des sentiments engagés par la situation