Comment faire pour permettre aux enfants d’adopter des attitudes responsables dans la classe ?
Présents : Cédric – Mélanie – Magali – Sarah – Aurélia – Nicolas – Anne – Olivia – Virginie – Sylvain – Pierre – Benoît – Isabelle – Concepción – Claudine - Leyla
Entre faire confiance aux enfants et gérer leur sécurité, les limites sont floues et fluctuantes. Il importe de libérer des espaces, tout en s’assurant que la classe fonctionne de manière ordonnée. Quel juste milieu à trouver ?
® Que les enfants aient confiance au sein de la classe semble être une première piste importante.
® Que les enfants puissent se voir confier des responsabilités en est une autre. En même temps, ça peut être intéressant de réfléchir à une gradation des responsabilités. On peut alors faire un lien avec des ceintures de comportement. On peut également proposer aux enfants dans un premier temps des responsabilités aisées, par exemple en matière de présidence, celle du Quoi de neuf avant celle d’un conseil. Mais pour certains enfants, ce qui peut paraître complexe ne l’est pas, inversement pour d’autres.
Lorsqu’une responsabilité est confiée à un enfant, un retour gagne à être fait dans la classe, de manière à ce que les avis négatifs puissent être exprimés et que de nouvelles pistes puissent être explorées. « Qu’est-ce qu’on aurait pu faire pour que ça marche mieux la prochaine fois ? »
Dans certaines classes, la première chose mise en place sont les ceintures de comportement. Les couleurs blanches et jaunes symbolisent des attitudes d’enfants d’abord centrés sur eux. La couleur orange correspond à des comportements attendus par l’école. Les couleurs vertes, bleues et marron tendent à symboliser des degrés d’ouvertures sur le groupe, dans une logique de recherche d’évolution. Les métiers peuvent alors distribués selon les espaces de libertés que les enfants peuvent investir.
® Que les enfants puissent s’approprier les différents outils de la classe, par l’intermédiaire d’une introduction progressive.
Les adultes peuvent avoir pour tendance d’aller trop vite. La réaction négative de certains enfants peut être liée au fait que ce qui est évident pour l’adulte ne l’est pas forcément pour eux. D’où l’importance de travailler chaque année collectivement la plupart des responsabilités confiées. On peut aussi arriver à la conclusion que ce qui fonctionnait avec le groupe de l’an passé ne convient pas à celui de l’année présente.
Les enfants qui ne sont pas habitués à la coopération gagnent à s’y voir sensibilisés et préparés petit à petit, à leur rythme, sans imposer la même chose à tous. L’enseignant reste de garant de la sécurité de la classe et des enfants, de manière à ce que chacun puisse s’y référer et le solliciter en cas de souci.
Pour susciter cette responsabilité, les enfants doivent en ressentir le besoin, ce qui va permettre d’introduire des outils particuliers.
On peut aussi partir de ce que les enfants veulent vraiment, par exemple fêter l’anniversaire d’un copain, pour organiser un projet coopératif et découvrir de fait le partage des responsabilités, le respect des engagements.
Un jeu comme celui des sorcières peut contribuer à l’établissement de ce climat de relations coopératives : les enfants sont par paires, s’ils se lâchent, ils deviennent gelés jusqu’à ce qu’une autre paire vienne les « délivrer. »
On peut également préparer les enfants aux atouts de la coopération, par exemple à partir d’activités qui mettent en valeur le travail à plusieurs par rapport au travail individuel.
Face aux problèmes soulevés, certains enseignants demandent aux enfants d’intervenir uniquement pour proposer des solutions, le but étant d’éviter les surenchères de problèmes et les accumulations de critiques sur un même camarade.
Quoi qu’il en soit, ressort l’importance de l’intervention du maître qui dans un premier temps, montre comment investir la fonction, de manière à ce que les enfants puissent devenir responsables de ces fonctions à l’image de ce qu’ils ont vu. Il reprend à son compte l’effet vicariant, enrichit la culture coopérative de la classe de manière à ce que des enfants s’appuient sur les repères qu’il apporte et entrent dans des fonctions responsabilisantes.