Programmes de l’école primaire (version 2002)

Résumé

L’ÉCOLE MATERNELLE

L’école maternelle a pour mission d’aider chaque enfant à grandir, à conquérir son autonomie et à acquérir des attitudes et des compétences qui permettront de construire les apprentissages fondamentaux. Elle s’appuie sur la capacité d’imitation et d’invention de l’enfant, si vive à cet âge, et sur le plaisir de l’action et du jeu. Elle multiplie les occasions de stimuler son désir d’apprendre, de diversifier ses expériences et d’enrichir sa compréhension. Elle est attentive à son rythme de développement et à sa croissance.

Le programme de l’école maternelle n’est pas encadré par un horaire contraignant. Il présente les grands domaines d’activités à aborder sur les trois ou quatre années de la scolarité.

LE LANGAGE AU COEUR DES APPRENTISSAGES

L’apprentissage du langage est le cœur des activités de l’école maternelle.

Lui donner confiance, lui apprendre à communiquer de manière de plus en plus riche, lui permettre de découvrir qu’il peut comprendre ce que disent les adultes quand ils s’adressent à lui ou à tout le groupe et, en même temps, qu’il peut se faire entendre, y compris de ses camarades. À la fin de l’école maternelle, il doit être prêt à accepter les règles d’un échange organisé.

1 - Dans un premier temps, il s’agit simplement de créer autour de chaque enfant un contexte favorable, de l’encourager dans ses essais et de permettre les relations avec les autres.

2 - Dès trois ans, l’enfant peut s’essayer à un usage du langage plus complexe. Le maître va l’aider à construire le langage de l’évocation, qui va lui permettre de faire revivre par la parole les événements passés ou de décrire un projet. Le point de départ de cet apprentissage est le rappel verbal des événements de la vie collective. Les divers incidents qui émaillent la vie scolaire, les activités scolaires et les situations exceptionnelles de l’environnement de l’école sont autant de supports d’expression. Du rappel de ce qui s’est passé, on passe facilement au projet, c’est-à-dire à l’évocation d’événements à venir.

3 - Le plus vite possible, l’enfant est mis en situation de découvrir le plaisir du conte. Les grands thèmes de la littérature orale, les grands mythes sont abordés régulièrement dès l’âge de trois ans.

4 - Même si l’apprentissage de la lecture et de l’écriture n’est pas au programme, l’école maternelle doit donner l’occasion à tous les élèves d’une imprégnation orale des mots et des structures de la langue écrite, préalable indispensable à tout acte de lecture. Cette imprégnation se fait d’abord par un rendez-vous quotidien avec les albums de littérature de jeunesse. Leur lecture est l’occasion d’engager le dialogue, de redire l’histoire qui a été entendue et de construire progressivement des représentations vraisemblables et communicables par des mots et des images. Cette imprégnation se fait aussi à travers ce qu’on a pris l’habitude d’appeler la « dictée à l’adulte », qui offre à l’enfant qui ne sait pas encore écrire la possibilité de bénéficier de l’aide d’un secrétaire (le maître) pour construire des messages ou des textes.

5 - Parallèlement, l’enfant découvre les multiples fonctions de la langue écrite dans la vie quotidienne, il essaie d’en deviner les significations et de s’en approprier les formes les plus apparentes. Il se crée, ce faisant, un premier répertoire de mots dont il fait très vite usage pour découvrir comment fonctionne le code alphabétique du français. La meilleure manière est de lui permettre de dire ou de chanter souvent des comptines, des chansons, des poésies, des jeux de doigts. Son attention aux rythmes et aux rimes lui fait découvrir que les paroles sont composées de sons. Il peut alors comprendre comment les lettres de l’alphabet représentent ces sons dans des mots familiers et tenter de trouver (avec l’aide du maître) comment on pour-rait écrire un mot simple. Pour cela, il doit avoir développé ses compétences graphiques (graphisme, écriture) et ses capacités de dessin.

6 - La petite enfance est le moment privilégié pour les premiers contacts avec les langues vivantes, langues étrangères ou langues régionales. Plus l’enfant est jeune, plus son oreille peut apprivoiser d’autres sonorités. Lui faire mémoriser des énoncés simples, des chansons, le familiariser avec la diversité des langues, ouvrir son esprit à la diversité des cultures auxquelles ces langues sont reliées sont les différents aspects de cette première rencontre. L’apprentissage d’une langue vivante commence en grande section.

VIVRE ENSEMBLE

En entrant à l’école maternelle, l’enfant découvre la vie en collectivité dans toute sa complexité. Il apprend à y trouver ses repères et sa place. Il est confronté à des règles qu’il faut respecter. Il constate que l’on peut s’aider, coopérer en vue d’un même objectif. La communication y joue un rôle décisif, en particulier lorsque, avec l’aide du maître, le langage se substitue à l’action immédiate.

AGIR ET S’EXPRIMER AVEC SON CORPS

L’école maternelle est l’occasion de construire les actions motrices essentielles : se déplacer, assurer son équilibre et manipuler des objets, les projeter ou les recevoir.

– mesurer son action (durée, longueur, hauteur) lorsqu’on se déplace, lorsqu’on lance ;

– adapter ses actions à des milieux spécifiques (sol dur, sable, eau, paroi verticale), en remettant en cause son équilibre, en conduisant des engins (une bicyclette), en s’orientant, etc. ;

– coopérer ou s’opposer dans des jeux ;

– utiliser son activité pour s’exprimer (rondes, jeux dansés, danse, mime, activités de cirque, etc.).

DÉCOUVRIR LE MONDE

L’école maternelle offre à l’enfant la possibilité de dépasser son expérience immédiate. Elle le conduit à s’étonner et à questionner. Il découvre que le monde ne se borne pas aux objets quotidiens et que les livres, les documents audiovisuels ou numérisés lui ouvrent les portes d’univers plus lointains ou lui permettent de se plonger dans le passé.

C’est par ses cinq sens que l’enfant aborde le monde qui l’entoure. Au-delà des objets, le maître le conduit à percevoir les substances qui les constituent et certaines de leurs propriétés. C’est une première approche de la notion de matière.

Les êtres vivants attirent spontanément l’attention de l’enfant. L’observation des élevages ou des cultures auxquels il se livre lui permet de dégager quelques-unes des caractéristiques communes ou spécifiques aux végétaux, aux animaux et à lui-même (croissance, nutrition, reproduction, locomotion). Il comprend ainsi les recommandations qui lui sont quotidiennement faites à propos de l’hygiène et de la santé.

L’enfant parvient ainsi à s’approprier des caractéristiques plus abstraites du monde dans lequel il vit :

– il se situe et situe les objets qui l’entourent dans l’espace et dans le temps ;

– il découvre les distances qui le séparent de mondes plus lointains, l’éloignement des événements passés ;

– il distingue les formes et les grandeurs (tailles, masses, contenances) ;

– il distingue mieux les quantités, mémorise la comptine numérique, commence à dénombrer les objets avec plus de sûreté ; il apprend à comparer des collections d’objets du point de vue de leur quantité ; il série et classe.

LA SENSIBILITÉ, L’IMAGINATION, LA CRÉATION

La sensibilité et l’imagination sont les instruments d’une relation au monde extérieur et intérieur. L’école maternelle aide chaque enfant à enrichir son expérience sensible et son pouvoir créateur en multipliant les occasions de se confronter à des matériaux et des actions. Le dessin et les compositions plastiques sont les moyens d’expression privilégiés. Les activités qui mettent en jeu la voix répondent aux mêmes objectifs : en jouant avec les sons, en chantant, en bougeant, l’enfant explore des moyens d’expression nouveaux.


L’ÉCOLE ELEMENTAIRE

L’école élémentaire comporte deux étapes, le cycle des apprentissages fondamentaux, ou cycle 2 (GS de maternelle, pour faire le lien avec cette première école, CP, CE1) et le cycle des approfondissements ou cycle 3 (CE, CM1, CM2)

Le cycle des apprentissages fondamentaux est le moment où se construisent ces savoirs élémentaires que sont parler, lire, écrire et compter, le socle de la réussite scolaire.

Le cycle des approfondissements transforme ces savoirs en instruments intellectuels qui permettent de s’informer, de construire des connaissances solides, de se cultiver : l’élève n’est plus dépendant de l’accompagnement permanent de l’enseignant. Il acquiert une première autonomie.

Chacun de ces cycles se termine par une évaluation nationale qui permet aux enseignants, mais aussi aux familles, de faire le point sur les acquis, de s’appuyer sur les réussites et de remédier à ce qui ne va pas.

LE CYCLE DES APPRENTISSAGES FONDAMENTAUX (CYCLE 2)

Les horaires sont précisés sur la base de la semaine et comportent une part de souplesse importante. L’équipe de cycle peut ainsi établir une programmation rigoureuse, avec des temps forts au cours de l’année. Le maître conserve la liberté pédagogique qui lui permet de tenir compte des particularités de sa classe.

Domaines Horaire minimum Horaire maximum
Maîtrise du langage et de la langue française 9 h 10 h
Vivre ensemble 0 h 30 0 h 30
Mathématiques 5 h 5 h 30
Découvrir le monde 3 h 3 h 30
Langue étrangère ou régionale 1 h 2 h
Éducation artistique 3 h 3 h
Éducation physique et sportive 3 h 3 h

Lecture et écriture (rédaction ou copie) 2 h 30

Maîtrise du langage et de la langue française

La maîtrise du langage oral reste un objectif fondamental. Le maître invite chaque élève à participer aux débats qui rythment la vie de la classe, ainsi qu’aux échanges qui construisent les apprentissages. L’enfant acquiert ainsi un vocabulaire plus riche et plus précis, gage d’une meilleure compréhension de ce qu’il entend ou de ce qu’il lit.

Apprendre à lire et à écrire est la grande affaire de ce cycle. En même temps que l’élève comprend le principe qui gouverne le fonctionnement du code alphabétique, il mémorise la structure orthographique d’un nombre de plus en plus important de mots, qu’il peut alors reconnaître de manière quasi automatique. Il se libère progressivement du travail du déchiffrage et accède de plus en plus aisément et sans aide à la compréhension de ce qu’il lit.

L’apprentissage de la lecture oriente l’attention de l’enfant vers les sons qui composent les mots. Même si les exercices de lecture ont toujours pour support des textes qui stimulent son intérêt, à cette étape, il ne peut encore, en lisant, comprendre des écrits complexes. L’effort de familiarisation avec la littérature de jeunesse, commencé oralement à l’école maternelle, est poursuivi, avec les mêmes méthodes et la même détermination.

Lire et écrire sont indissociables et se renforcent mutuellement. L’activité graphique doit être encore entraînée avec patience. Pour l’orthographe, il s’agit d’éliminer toutes les erreurs phonétiques et de conduire l’élève à savoir se faire aider face à des mots irréguliers ou rares. De même, on le rend plus attentif aux exigences des accords grammaticaux. La production d’un texte, encore difficile à cet âge, s’appuie sur les activités orales ou sur les lectures.

Vivre ensemble

Le cycle des apprentissages fondamentaux poursuit les mêmes objectifs que l’école maternelle. Dès que possible, les règles de la vie collective sont élaborées par les élèves. Les projets sont plus nombreux et préparés avec un souci plus grand de coopération. Chacun apprend à se situer dans un horizon plus large que celui de l’école : celui du quartier, de la commune, de la France. Les élèves commencent à prendre conscience de la responsabilité de chacun dans la société. Ils découvrent l’articulation entre leur liberté et les contraintes de la vie en commun, les valeurs relatives à la personne et le respect qu’ils doivent aux adultes et à leurs camarades.

L’apprentissage des principes de la sécurité routière et des gestes des premiers secours leur permet de préserver leur propre sécurité et de développer un véritable esprit de solidarité.

Mathématiques

Au cycle des apprentissages fondamentaux, on entre véritablement dans l’univers des mathématiques. La compréhension des nombres et de leur écriture et l’apprentissage du calcul mental sont les pivots de cette première rencontre. Le fait d’avoir à résoudre un problème permet à l’élève d’utiliser ses acquis, d’élaborer des procédures originales et de construire de nouvelles notions.

- La connaissance des nombres entiers naturels est renforcée par l’étude du fonctionnement de la numération décimale et de la comparaison des nombres.

- Le calcul mental : le travail de mémorisation est ici essentiel : tables d’addition, complément à la dizaine supérieure d’un nombre, première partie des tables de multiplication. L’addition, la soustraction et la multiplication sont abordées par le biais du calcul mental ou du calcul aidé par l’écrit. La technique de l’addition est maîtrisée.

- Les catégories de grandeurs (longueur, masse, contenance, durée) : techniques de mesure et usage des unités comme le mètre et le centimètre, le gramme et le kilogramme, le litre, l’heure et la minute. L’euro est utilisé dans différents domaines.

- L’espace : position des objets par rapport à soi, à autrui ou entre eux, description des déplacements, usage des quadrillages. Quelques propriétés géométriques : alignement, angle droit, axe de symétrie, égalité des longueurs. Instruments : les gabarits et les règles. Techniques : le pliage, le calque, le papier quadrillé. Les élèves reconnaissent, produisent et décrivent des solides (le cube, le pavé droit) et des figures planes (triangle, carré, rectangle, cercle).

Découvrir le monde

L’enfant acquiert de nouvelles possibilités de raisonnement. Il peut les appliquer à des réalités plus complexes et plus éloignées de son expérience personnelle.

Des événements du passé sont abordés par la mémoire des hommes ou retrouvés sur les monuments du patrimoine.

La conservation de la matière sous ses différents états est découverte dans ses manifestations moins directement visibles comme les états gazeux.

Les manifestations de la vie peuvent faire l’objet d’observations plus systématiques, sur l’enfant lui-même comme sur les animaux et les végétaux. Petits élevages et essais de cultures sont des moyens d’illustrer la diversité du vivant.

L’élève se familiarise un peu plus avec le monde technique. Il apprend à identifier quelques pannes simples des systèmes mécaniques ou électriques, et à y remédier.

Les outils informatiques et les technologies de l’information et de la communication font partie du quotidien de l’école, dans toutes les disciplines.

Langue étrangère ou régionale

L’éducation de l’oreille est l’enjeu principal. La familiarisation avec les énoncés de la langue concernée se fait par l’apprentissage de jeux, de chants, de comptines, de brefs récits. En liaison avec les autres domaines d’activité, les élèves découvrent les réalités et la culture des pays ou de la région où cette langue est parlée.

Éducation artistique

L’éducation artistique est principalement orientée vers les arts visuels et la musique. Elle vise par la pratique le développement de la sensibilité et des capacités d’expression.

L’enseignement des arts visuels se fonde sur le plaisir de dessiner que manifestent spontanément les enfants. Il le prolonge et l’enrichit en leur faisant découvrir les matériaux, les instruments et les techniques qui permettent de mieux traduire ce qu’on veut exprimer.

L’éducation musicale fait place égale à la culture vocale et au développement de l’écoute. L’élève apprend à contrôler sa voix. Il se donne les moyens d’une écoute active, adaptée aux oeuvres qu’il découvre. Il enrichit son répertoire par une dizaine de chants étudiés chaque année. Toutes les écoles ont une chorale, qui est un pôle fort de leur projet artistique et culturel. L’écoute d’œuvres permet de construire des références culturelles et esthétiques.

Comme à l’école maternelle, la danse a une place privilégiée. Elle renforce la découverte des rythmes et de la pulsation. Elle articule activité motrice et activité musicale.

D’autres domaines artistiques sont abordés : le jeu théâtral, le cinéma, la vidéo, l’architecture, etc. Des classes à parcours artistique et culturel sont organisées.

Éducation physique et sportive

On utilise le répertoire moteur fondamental : déplacements, équilibres, manipulation, projection et réception d’objets… Les activités sportives de référence (athlétisme, natation, orientation, escalade, jeux de raquettes, jeux collectifs, activités gymniques, danse, mime, activités de cirque, etc.) apparaissent de manière plus explicite. Les compétences visées se distribuent selon les mêmes pôles : réaliser des performances mesurées, adapter ses déplacements à différents types d’environnement, s’opposer individuellement ou collectivement, concevoir et réaliser des actions à visée artistique, esthétique ou expressive.

Les jeux collectifs (traditionnels ou non) font partie du programme. La natation occupe un module d’au moins douze séances chaque année, chaque fois que les équipements le permettent.


LE CYCLE DES APPROFONDISSEMENTS (CYCLE 3)

Le programme du cycle des approfondissements fait apparaître des champs disciplinaires (le français, l’histoire, les mathématiques, etc.) regroupés en grands domaines qui prennent une identité plus forte et préparent les élèves aux disciplines d’enseignement du collège.

Il définit aussi des domaines transversaux (« Maîtrise du langage », « Éducation civique ») qui touchent tous les champs disciplinaires, et qui font l’objet d’exercices fréquents et sont évalués d’une façon régulière et attentive. Les horaires restent flexibles, pour que le travail puisse être adapté aux besoins des élèves dans chaque champ disciplinaire, mais ils sont fixés de manière assez rigoureuse pour qu’aucun domaine ne puisse être négligé.

Domaines Champs disciplinaires Horaire min. Horaire max. Horaire du domaine
Langue française Éducation littéraire et humaine Littérature (dire, lire, écrire) 4 h 30 5 h 30 12 h

Observation réfléchie de la

langue française (grammaire, conjugaison, orthographe, vocabulaire)

1 h 30 2 h
Langue étrangère ou régionale 1 h 30 2 h
Histoire et géographie 3 h 3 h 30
Vie collective (débat réglé) 0 h 30 0 h 30
Éducation scientifique Mathématiques 5 h 5 h 30 8 h
Sciences expérimentales et technologie 2 h 30 3 h

Éducation

artistique

Éducation musicale 3 h 3 h 3 h
Arts visuels

Éducation physique et sportive

3 h 3 h 3 h
 
Domaines transversaux Horaire
Maîtrise du langage et de la langue française 13 h réparties dans tous les champs disciplinaires dont 2 h quotidiennes pour des activités de lecture et d’écriture
Éducation civique

1 h répartie dans tous les champs disciplinaires

0 h 30 pour le débat hebdomadaire

           

DOMAINES TRANSVERSAUX

La maîtrise du langage et de la langue française, l’éducation civique sont des domaines transversaux, qui concernent tous les champs disciplinaires et toutes les activités scolaires.


Maîtrise du langage et de la langue française

Objectif central : la maîtrise du langage, à l’oral comme à l’écrit. Chaque activité pédagogique, chaque situation scolaire sont autant d’occasions d’un travail sur l’expression qui constitue la moitié de l’horaire. Des ateliers de lecture sont par ailleurs systématiquement organisés.

 

Éducation civique

Au moment où s’affirme son caractère, l’enfant doit apprendre à contrôler ses réactions et à réfléchir sur les raisons des contraintes qui lui paraissent brider sa liberté. L’exercice du débat réglé est la condition de cette éducation. La demi-heure hebdomadaire qui lui est consacrée doit être considérée comme un moment fort de la vie de la classe et de l’école. Elle est aussi l’occasion de réfléchir aux nécessaires solidarités qui s’imposent aux enfants comme aux adultes. Dans les différents champs disciplinaires, l’élève découvre, par ailleurs, ce qu’est la citoyenneté dans un pays démocratique et quelles sont les valeurs essentielles de la République. Face aux événements proches ou lointains dont il est le témoin, il assure son jugement en se référant à de grands textes fondateurs comme la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ou la Convention internationale des droits de l’enfant.

DOMAINES DISCIPLINAIRES

 

Langue française. Éducation littéraire et humaine

® Littérature (dire, lire, écrire)

La littérature est l’univers dans lequel chaque élève expérimente intellectuellement et personnellement la langue française. Elle donne des références communes et constitue la base d’une culture partagée. L’école facilite le plus possible l’accès aux textes littéraires, en combinant – par exemple – lecture à haute voix de l’adulte et lecture personnelle de l’élève, en reformulant sans cesse le texte qui vient d’être lu ou entendu, en faisant suivre la  rencontre de chaque oeuvre d’un débat. Au moins dix oeuvres différentes sont abordées en classe chaque année, pour varier les genres, stimuler la curiosité et constituer un riche univers de références. Les textes sont de genres divers : poésie, roman, théâtre. Une liste d’ouvrages proposant des parcours de lecture est publiée par le ministère de l’Éducation nationale et régulièrement mise à jour.

La découverte des oeuvres se prolonge par des activités d’interprétation qui permettent à l’élève de s’approprier encore davantage le texte écrit : mise en voix de certains passages, esquisses de mise en scène, récitation par cœur sont des moments précieux de la formation à la littérature. Elle sert par ailleurs de support à des activités de production de texte, notamment par le biais du détournement ou du pastiche.

® Observation réfléchie de la langue française (grammaire, conjugaison, orthographe, vocabulaire)

L’élève devient capable d’une première réflexion sur la langue française, qui lui donne les moyens de mieux contrôler son écriture. L’objectif est d’obtenir une syntaxe plus assurée, une véritable agilité verbale, un vocabulaire plus précis, une orthographe mieux armée (notamment pour les accords en genre et en nombre, les relations entre le sujet et le verbe), un usage des temps verbaux adéquat aux projets d’écriture. Les deux points d’articulation de la syntaxe de la phrase que sont le verbe et le nom doivent faire l’objet d’un travail soutenu. Dans tous les cas, ce sont les manipulations des énoncés qui servent de support à l’observation des phénomènes produits et à la réflexion. Le vocabulaire peut dans ce cycle, être l’objet d’une étude raisonnée. Quelques phénomènes grammaticaux portant sur le texte complètent le programme : pronoms, mots de liaison, ponctuation, temps verbaux.

® Langue étrangère ou régionale

Il s’agit de familiariser les élèves avec des situations de communication élémentaires : engager un petit dialogue, lire des informations sur une affiche ou dans un catalogue, écrire un message, en particulier un message électronique. L’entraînement régulier et méthodique de l’écoute et de la compréhension doit les conduire, au-delà de simples répétitions, à de véritables prises de parole. On attend aussi de l’apprentissage d’une langue étrangère ou régionale qu’il renforce la maîtrise du français en attirant l’attention sur les ressemblances et les différences entre les langues, et qu’il élargisse l’horizon culturel des élèves.

® Histoire et géographie

L’histoire et la géographie donnent à chaque élève les repères qui lui permettent de se situer dans le temps et dans l’espace, de comprendre les informations qui circulent autour de lui et de stabiliser une culture commune.

L’enseignement de l’histoire repose sur la découverte du document adapté à l’âge des enfants (textes, images, documents). Les  grandes périodes sont travaillées en continuité depuis la préhistoire jusqu’au monde actuel. Une large place est faite à l’histoire nationale, avec des ouvertures conséquentes sur l’Europe ou sur le monde. La chronologie est respectée, les dates importantes sont apprises, les personnages sont étudiés. L’histoire impose le débat.

La géographie commence par une sensibilisation à la diversité des espaces, pour arriver à une lecture des paysages et des représentations cartographiques qui en rendent compte. Le parcours va du cadre le plus large, le monde, pour recentrer l’attention sur la France, en passant par l’Europe. La géographie s’appuie sur des textes, mais privilégie les méthodes actives : analyse et production d’images, dessins, cartes, diagrammes, etc.

Éducation scientifique

L’objectif est d’amener les élèves à comprendre ce qu’est une attitude scientifique et à exercer leur pensée rationnelle.

® Mathématiques

L’enseignement des mathématiques est tout naturellement centré sur la résolution de problèmes. Les activités d’élucidation donnent toute leur signification aux notions abordées. - Les nombres entiers naturels sont le domaine privilégié de l’école primaire. En se familiarisant avec leur usage et leur structuration (numération décimale, comparaison et rangement, relations arithmétiques du type doubles, moitiés, quadruples, quarts, etc.), les élèves acquièrent les connaissances de base nécessaires à la pratique du calcul, en particulier du calcul mental. Les fractions simples et les nombres décimaux constituent l’autre volet de cette exploration de l’univers des nombres. Là encore, on attend des élèves qu’ils en comprennent l’écriture en même temps que l’usage, et qu’ils puissent comparer, ranger, intercaler, encadrer, placer sur une droite graduée.

- Le calcul sur les nombres entiers et décimaux se développe sous différents aspects : mémorisation des résultats, techniques opératoires (addition, soustraction, multiplication, division euclidienne), calcul réfléchi exact ou approché, ordres de grandeur, utilisation des calculatrices. Priorité est donnée au calcul mental.

- En géométrie, l’élève continue à améliorer sa vision de l’espace. Il apprend à repérer des cases ou des points sur des quadrillages, à utiliser des cartes et des plans pour acquérir la notion d’échelle. Il identifie des relations et des propriétés : alignement, perpendicularité,  parallélisme, égalité des longueurs, axes de symétrie axiale, milieu d’un segment. Il utilise des instruments (règle, équerre, compas) et des techniques (pliage, calque, papier quadrillé). Il travaille sur des figures planes (tri-angle, carré, rectangle, losange, cercle), sur des solides  (cube, parallélépipède rectangle), et s’initie aux techniques de l’agrandissement et de la réduction.

- Les notions de grandeur : longueur, masse, contenance, durée, aire, angle. Il commence à résoudre des problèmes concrets en utilisant des mesures. Il se sert des unités usuelles et devient capable d’établir les équivalences entre certaines d’entre elles.

® Sciences expérimentales et technologie

La méthode de travail est ici essentielle. L’enseignant incite les élèves à élaborer une démarche d’investigation donnant accès à des connaissances contrôlables dans des documents de référence. L’expérimentation, la recherche de solutions techniques, l’observation directe ou assistée, la recherche documentaire, les enquêtes et les visites en sont des dimensions obligées. Sont abordés : la matière, le vivant (développement, reproduction, traces de l’évolution) complété par une information sur les grandes étapes de l’histoire de la Terre ; l’environnement ; la santé ; les circuits électriques simples ; les leviers et les balances, la transmission des mouvements mécaniques. L’élève tient un cahier d’expériences.

Les technologies de la communication et de l’information sont de mieux en mieux maîtrisées. Tous les élèves doivent pouvoir postuler au niveau 1 du brevet informatique et internet (B2i).

Éducation artistique

L’éducation artistique implique trois types d’activités : la pratique créative, la rencontre d’œuvres, le travail sur les techniques. Son objectif est d’enrichir les capacités d’expression et la sensibilité. Le projet est l’une de ses modalités privilégiées. Une liste d’œuvres de référence constitue les bases d’une culture commune. Les arts visuels et l’éducation musicale sont au cœur de l’éducation artistique, mais d’autres domaines artistiques comme le jeu théâtral, la danse, le cinéma, l’architecture sont également abordés.

® Arts visuels

L’enseignement des arts visuels s’appuie sur le dessin, qui devient une pratique régulière et personnelle. L’élève découvre des supports, des instruments, des techniques et des gestes qui lui permettent d’enrichir ses capacités d’expression.

L’élève explore l’univers des images. Il s’initie à la prise de vue. Il utilise les clichés obtenus dans des constructions plastiques plus larges. Il affine ainsi sa perception de l’environnement (paysage, architecture). La rencontre avec des oeuvres d’art alimente le « musée » de la classe, permet à chacun de construire son musée personnel et d’élaborer de véritables connaissances, bases d’une culture partagée.

® Éducation musicale

Comme dans le cycle précédent, l’éducation musicale se partage entre culture de la voix et culture de l’oreille. Elle s’appuie sur les jeux vocaux, sur l’apprentissage de chants, en canon ou à deux voix, en petits groupes ou en formation chorale. Le répertoire est élargi. Il intègre des chants en langue étrangère ou régionale ainsi que des oeuvres liées au programme d’histoire. Les élèves sont amenés à sortir de l’univers musical qui leur est familier pour découvrir d’autres musiques. Chaque fois que c’est possible, le travail effectué est réinvesti dans la chorale. Les pratiques instrumentales portent le plus souvent sur des instruments rythmiques.

 

Éducation physique et sportive

L’éducation physique et sportive se poursuit selon la même organisation que dans le cycle II : locomotion, équilibre, manipulation, lancer, réception d’objets. Par ailleurs, l’acquisition de compétences plus complexes leur permet de mieux connaître leur corps et, par là, de comprendre pourquoi il doit être respecté et gardé en forme. Au-delà du besoin de bouger et du plaisir d’agir, l’élève découvre le sens de l’effort et de la persévérance. Il comprend comment s’articulent antagonisme et coopération. Selon les moyens humains et techniques disponibles, on peut les mettre en oeuvre :

– pour la réalisation de performances chronométrées : activités athlétiques, natation…

– pour l’adaptation à différents environnements : orientation, escalade, roule et glisse, équitation, activités nautiques…

– pour les activités d’affrontement individuel ou collectif : jeux de lutte, de raquettes, jeux collectifs (traditionnels ou sportifs)…

– pour les activités à visée artistique, esthétique ou expressive : gymnastique artistique ou rythmique, activités de cirque, natation synchronisée…

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