VIOLENCE A L’ECOLE
Robert Pelleing
On parle beaucoup de violence à l’école (de la maternelle à l’université !) et on s’interroge, mais on oublie de poser la vraie question : pourquoi cette violence ?
Dans le milieu scolaire certains enfants, ou adolescents surtout, en ont assez, assez d’être ignorés en tant qu’individu, assez d’être considérés comme des bons à rien, des incapables, des fainéants, d’être obligés de suivre une scolarité qui les dépasse et qui ne les intéresse pas , de n’avoir aucun soutien, aucune aide réelle vraiment adaptée, de ne pouvoir utiliser aucune de leurs possibilités, qu’on ignore. L’enseignement est adapté, depuis Napoléon, à un type d’intelligence, que certains adolescent ne possèdent pas, tant pis pour les autres. Et le Collège unique n’a fait qu’amplifier le fossé.
Mais ces jeunes rencontrent les mêmes problèmes dans la société : méconnaissance, mépris (bons à rien, traînent savates, voyous,…), or le milieu scolaire est pour eux l’image de la société, et ils veulent détruire cette image. Il est curieux de remarquer que c’est dans les quartiers dits défavorisés que l’on retrouve les ZEP et qu’il y a le plus d’établissements scolaires subissant des violences, mais aussi le plus de problèmes dans la rue.
Quand on aura admis que c’est là la cause première de la violence en milieu scolaire, alors on pourra imaginer des solutions : adapter l’enseignement au type d’intelligence, aux possibilités et au niveau de connaissances du jeune (surtout au niveau communication ), tirer partie d’abord des possibilités du jeune pour l’amener au niveau maximum de ses acquisitions,… Mais cela suppose un changement de mentalité, qui est la chose la plus difficile à réaliser, des filières différenciées à tous les niveaux sans hiérarchie entre elles, puisque toutes visent le même but : permettre au futur adulte de tirer le maximum de ses possibilités pour s’insérer dans la société. C’est un très long chemin à faire. Qui aura le courage de l’amorcer ?